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Ferrailler le mélange Calcaire-ciment

July 2008 modifié dans Moulage et coffrage bois
Bonsoir



Ma question est :



Peut-on ferrailler dans un coffrage prêt à recevoir le mélange calcaire-ciment ?



Merci.

Réponses

  • Peut t-on mettre une armature métallique ou ferrailler la pierre calcaire reconstituée ?







    Non, il vaut mieux éviter de ferrailler la pierre calcaire reconstituée car, comme du mortier de chaux ou de la pierre calcaire naturelle, et contrairement à du béton classique, elle est légèrement poreuse. La ferraille risquerait de rouiller à l'intérieur et ferait éclater la pierre.

    Par contre, bien que je ne l'ai jamais testé, il est sans doute possible d'utiliser une armature de type fibre de verre.

    Cela dit, vouloir armer des pierres de taille, même si elles sont reconstituées, est en quelque sorte une abération. En effet, dans un assemblage architectural bien réalisé, et sauf cas particulier, les pierres ne subissent que des contraintes en compression.









    Désolé, la réponse était sur le site.
  • Bonjour Grego26,



    Dans les cas particuliers où les pierres sont en flexion, il y a les cas suivants, et sans doute d'autres :



    Le linteau monolithique, notamment s'il est de faible hauteur. Dans ce cas, le mieux est peut-être de mettre en place un "prélinteau" en béton armé pré-contraint dans le coffrage, à la position où vous auriez normalement mis votre armature métallique, avant la coulée. Le prélinteau sera noyé dans le linteau et assurera la résistance de l'ensemble.

    Remarquez que si le linteau est de bonne hauteur et appareillé comme un linteau en pierre naturelle, la répartition des contraintes fait qu'il n'est pas utile de l'armer.



    Pour les piliers que l'on souhaite armer, on peut faire les éléments creux et les remplir de béton avec armature au moment de l'assemblage, ou couler un "pré-pilier" en béton armé (dans un coffrage ou avec des petits boisseaux simples) puis couler autour la pierre reconstituée, par coffrage.

    Remarquez que les piliers en pierres de taille naturelles ne sont pas armés !...



    Pour des dalles posées sur sol "meuble", il faut soit les faire suffisamment épaisses (encore une fois, comme des dalles naturelles), soit peut-être les armer de fibres synthétiques (je n'ai jamais testé, et je ne sais pas si les fibres ne risquent pas d'apparaitre en surface).



    Tous les autres avis ou idées seront bienvenus...
  • Je souhaite faire un encadrement en pierre reconstituée Pour une ouverture de 2,40 m de large et 2,15 de haut (encadrement de 20 cm de large) Sachant que le linteau reposera sur les jambages eux aussi en pierre reconstituée (Est-ce solide ????) la hauteur de mon mur fait 3 m. Au dessus du linteau, il reste 85 cm de parpaings. De plus j'ai prévu un parement en pîerre de 25 cm d'épaisseur (Pierre de la région) autour de cet encadrement. Quelle est la meilleur solution d'après vous ????



    Merci de vos précieux conseils.
  • 2.4m d'ouverture, c'est un gros morceau !



    Si le linteau fait disons 35cm de hauteur et 25cm d'épaisseur pour 2.4m de long, il devrait peser environ 450Kgs.

    Les 85cm de parpaing au dessus devraient peser moins de 800Kg.

    Cela fait environ 1250 Kg au dessus de l'encadrement soit 625 Kg par jambage.



    La surface d'appuis sur le haut de chaque jambage pourrait être par exemple de 750cm2 (25 cm x 30 cm). Cela fait donc une force d'appuis en compression inférieure à 1 KgF/cm2 en haut et inférieure à 1.3 KgF/cm2 au pied des jambages (en supposant qu'ils ne sont pas solidaires du mur, ce qu'il faut éviter).

    La pierre calcaire reconstituée typique, au ciment blanc avec un dosage de 3/1, peut supporter plus de 200 KgF/cm2 en compression (voir dans le Manuel du mouleur). Il n'y a donc pas de problème à réaliser les jambages en pierre calcaire reconstituée.



    Cependant, il faut bien faire en sorte de solidariser les jambages avec les murs latéraux. C'est possible en réalisant des appuis ou des inclusions des éléments du jambage sur le mur, en plusieurs points, ou en intégrant partiellement les murs latéraux dans les coffrages des jambages.



    Pour le parement de 25cm d'épaisseur, je ne comprends pas. Est-ce que ce ne serait pas plutôt 25 mm d'épaisseur ?

    Vous parlez du parement de l'encadrement lui-même (appareillage en pierres alternées), ou l'encadrement est t-il "droit" et il s'agit alors du parement du mur ?
  • Merci de cette réponse très technique. En fait, j'ai mon mur en agglo, qui est recouvert de pierre de taille de 25 CENTIMETRES d'épaisseur. Je vous fournis une photo qui ressemble à ce que je voudrais réaliser. Est -il possible de couler l'encadrement est d'assembler les elements par la suite, si oui comment ?





  • Ou une fois coulé, j'assemble les blocs, je les colles à la colle à carrelage car mon but est que ma pierre suive la forme de l'encadrement et non l'encadrement qui suit la pierre comme la photo ci dessus, les arêtes de l'encadrement suivent la forme des pierres.





    PS: Mon mur en pierre n'est pas encore monté, c'est pour ce que je veux faire mes encadrements avant.
  • Si vous disposez au départ d'un mur en parpaings relativement régulier, avec une ouverture rectangulaire, vous avez la possibilité de couler les jambages in-situ, d'un seul bloc, ou en plusieurs fois, par la technique du coffrage glissant (page 39 du manuel), en incluant en partie les montants de l'ouverture en parpaing dans le coffrage. Des trous par endroits dans les parpaings, dans les montants de l'ouverture, permettront de bien solidariser l'encadrement avec le mur.





    Sinon, effectivement il est possible de réaliser les jambages en plusieurs éléments pré-moulés pour les assembler ensuite contre l'ouverture du mur en parpaing. Les moules peuvent être en bois, avec éventuellement des inserts en polystyrène, pour donner aux pierres la forme qui va bien pour "épouser" les angles d'ouverture du mur en parpaings. La difficulté sera de trouver comment bien solidariser les jambages avec le mur existant. L'idéal serait de pouvoir pratiquer au moins un trou à mi-hauteur des montants en parpaing pour y encastrer un élément de jambage plus large que les autres.



    Dans tous les cas, les pierres de parement du mur peuvent être posées ensuite, au mortier de chaux, contre le mur en parpaings.
  • Et pour un linteau avec clef de voute, Comment se passe le coffrage ? In situ ou blocs séparés. Quelle genre de liants pour coller ?





    Merci.
  • Si le linteau est réalisé "in-situ", par coffrage, ce ne peut être qu'un linteau monolitique. Il est cependant possible de lui donner l'aspect d'un linteau à voussoirs, avec clé de voute, soit après décoffrage en dessinant les joints des pierres à l'aide d'une petite meuleuse avec disque diamenté, soit en habillant l'intérieur du coffrage avec des reglettes.



    Si le linteau est pré-moulé avant d'être assemblé sur le mur, il peut être monolithique (avec la même possibilité d'imitation que ci-dessus), ou véritablement à voussoirs avec clé de voute.



    Entre "monolitique" et "à voussoirs", le principe de répartition des contraintes n'est pas le même.

    Le monolithique est sollicité en flexion au centre. La contrainte en flexion va dépendre de la structure du mur au dessus. Il faut donc lui donner des dimensions adéquates, ou l'armer en son centre d'un pré-linteau en béton armé.

    Dans le linteau à voussoirs, la charge verticale sur les éléments est convertie en poussée latérale, sur les éléments adjacents. Il y a peu de contrainte en flexion mais beaucoup en compression. Les éléments sont en principe parfaitement jointifs et assemblés à sec, sans mortier. Il faut contrôler par un pré-assemblage (au sol), avant assemblage réel sur le mur. Ce sont les frottement par contact entre les éléments qui fixent l'ensemble. En particulier, un mouvement de la clé est possible dans le temps, en fonction des mouvements du mur.

    En pratique, il est possible (mais pas facile sur les faces verticales) de jointer finement, pour rattraper des irrégularités ou des défauts de surface entre les voussoirs, avec un mortier de chaux au sable très fin, et en humidifiant fortement les pierres avant l'assemblage.



    Dans tous les cas, le linteau repose sur un lit de mortier de chaux, au sommet du jambage. Pour le linteau à voussoirs, penser aussi à la poussée latérale sur le mur (ou le jambage) en bout de linteau.



    Pour en savoir plus, voici un lien très instructif, voir à la fin du document pour le linteau à voussoirs :

    http://732.free.fr/pdf_histoire1/principe_general__la_voute_romainecompresse.pdf
  • Qu'entendez vous dire par " l'armer en son centre par un pré-linteau en béton armé ?Avez vous un schema ?



    Merci encore.
  • Ce que je veux dire par là, c'est placer dans le coffrage, avant de couler le mortier calcaire, un prélinteau en béton avec une armature métallique, comme par exemple un prélinteau en béton précontraint, prêt à l'emploi, ou un prélinteau réalisé par soit même, par moulage.

    Il y a aussi la possibilité d'utiliser un prélinteau en brique creuse, que l'on peut remplir de béton avec armature avant ou après l'avoir paré de pierre reconstituée.

  • Merci à tous pour l'attention que vous avez apporté pour ce sujet.
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